« Si la Terre n'était pas ronde et ne tournait pas,
les jours et les nuits auraient la même durée »
(Al-Biruni)
Tout le monde sait combien il a fallu de temps et d'efforts à la science pour parvenir à la vérité incontestable sur la forme de la Terre et sa rotation autour du soleil. Fernand Magellan, Giordano Bruno et Galileo Galilei ont tenté de prouver leur point de vue : "...et pourtant elle tourne ! Leurs paroles furent remises en question, ils furent eux-mêmes soumis à l'Inquisition, certains, même après avoir fait le tour du monde, furent interrogés et critiqués. Alors qu'à l'autre bout du monde, 500 ans plus tôt, l'encyclopédiste médiéval Al-Biruni put calculer le rayon de la Terre, prouvant mathématiquement que la Terre tourne et elle était ronde.
Son nom complet était Abu l-Rayhan Muhammad ibn Ahmad al-Biruni, un grand scientifique, poète et philosophe, qui maîtrisait presque toutes les sciences de son époque. Ses intérêts s'étendaient à l'astronomie, la géographie, les mathématiques, la physique, la chimie, la botanique, la géodésie, la pharmacologie, la géologie, la minéralogie, l'histoire, l'ethnographie, la philosophie et la philologie. Al-Biruni connaissait plus de six langues, dont le persan, le khorezmien, l'hébreu, l'arabe, le grec, le syriaque et le sanskrit. Il parlait couramment l'arabe et le persan. Il était ce que Friedrich Nietzsche appelait un surhomme. Le destin de l'érudit était intéressant et inhabituel, comme c'était le cas pour de nombreux génies.
Al-Biruni naquit le 4 octobre 973 dans la ville de Kyat, la capitale du Khorezm. Dans son autobiographie, il a admit qu'il ne se souvenait pas de ses parents et se considérait comme un orphelin. Al-Biruni passa les premières années de sa vie dans une famille d'accueil, où le jeune talent attira l'attention du célèbre scientifique de son époque, Abu Nasr Mansur ibn Ali ibn Iraq, qui décida d'enseigner à Biruni. C'était lui qui inculpa à Biruni l'amour pour les sciences naturelles, dont l'astronomie et les mathématiques il considérait comme les sciences les plus importantes.
Ayant reçu une éducation globale à la maison, le jeune scientifique commença à faire ses propres observations et calculs, et en 995, il produisit le premier globe terrestre d'Asie Centrale, qui affichait les coordonnées géographiques des localités avec une précision sans précédent pour l'époque.
Biruni vivait quelque temps à Gurgan, sur la côte orientale de la mer Caspienne. Il espérait y trouver les conditions nécessaires au développement de son activité scientifique. Il y écrit l'ouvrage « Chronologie, ou monuments des générations passées » et décrit tous les calendriers jamais utilisés par les différents peuples du monde. À Gurgan, il écrivit un deuxième livre « Spherica, ou les clés de la science de l'astronomie sur ce qui se passe à la surface de la sphère ».
« Chaque nation s'est distinguée dans le développement d'une science ou d'une pratique ».
En 1004, al-Biruni retourna à Khorezm et s'installa dans sa nouvelle capitale, Urgench, où il prit une part active aux recherches scientifiques et à la création d'une académie scientifique spéciale. Abu Ali ibn Sina et al-Khorazmi, le fondateur de l'algèbre, y travaillèrent également. À la fin de l'année 1017, le sultan Mahmud Ghaznavi envahit Khorezm, détruisit tout le pays et fit prisonnier le savant. Bientôt, Mahmud Ghaznavi décida de partir en campagne en Inde et prit al-Biruni avec lui en tant qu'homme instruit.
Pendant son séjour en Inde, al-Biruni continuait à s'intéresser aux sciences, notamment à la minéralogie. Il utilisait les pierres pour déterminer quels gisements se trouvaient sous terre. Après la mort du cruel sultan, le savant put mener à bien ses travaux scientifiques de manière plus fructueuse. Il a émit plusieurs hypothèses sur le mouvement de la Terre autour du Soleil, sur la mobilité des étoiles, sur l'existence d'autres continents.
Le grand scientifique écrivit plus de 150 ouvrages dont 5 seulement nous sont parvenus. Al-Biruni estima la distance à la Lune à 664 rayons terrestres, il catalogua 1029 étoiles en recalculant à nouveau leurs positionnements à partir de zijas arabes antérieurs, et c'est loin d'être toutes les réalisations de ce surhomme.
« Je n'ai pas besoin d'argent ! Je possède la richesse suprême - la connaissance. Et en fait - pourquoi ai-je besoin de richesses ? Je suis riche comme ça. Riche en connaissances ! »
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