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La médersa Abdullazizkhan à Boukhara

Au centre historique de Boukhara, en face de la médersa Ulugh Beg, se trouve un bâtiment exceptionnel. Sa construction est liée avec une légende.

Selon cette légende, il était une fois, le gouverneur de Boukhara Abdullazizkhan devait accomplir son sixième pèlerinage à la Mecque. La nuit du départ, il fit un rêve. Un sage âgé lui déclara « Tu construiras dans ton pays un tel monument architectural qu’il ne ressemblera à aucun d’autres qui existent. Il incarnera la vie terrestre et la vie céleste. Pendant des siècles, le peuple en profitera et se souviendra de toi. » Ainsi, Abdoullazizkhan réalisa les paroles du vieillard et la médersa, digne de son nom, fut construite.

Les bâtisseurs les plus reconnus, y compris le grand architecte de la cour Muhammad Solih, travaillaient sur la réalisation du projet. La particularité de l’ornement d’intérieur devait résider dans le jeu d’ombres et de lumière, permettant de voir dans une des niches de la médersa la silhouette du gouverneur. C’était le temps quand le livre sacré des musulmans, le Coran, interdisait strictement la représentation des images des êtres humains sur les murs. Toutefois, les artisans continuèrent les travaux. Un jour, Abdullazizkhan souhaita de visiter le chantier. Les effors des architectes et des artistes dépassèrent les attentes du gouverneur. Il visita d’abord l’aile droite, où sur le mur du sud, il vit les images des serpents et des scorpions. Ils symbolisaient la difficulté et la détresse. Le mur du nord comportait les portes du paradis souvrant aux gens qui surmontaient avec la persévérance les malheurs et les bouleversements de ce monde terrible. Deux images de l’ourse sur le mur d’ouest de khanaka symbolisaient le fait que le rang et la richesse furent donnés aux gens comme une épreuve, tandis que le mur d’ouest comporta les versets du Coran mentionant le nom du Dieu.

N’ayant pas remarqué parmi toutes ces images la sienne, Abdulazizkhan se mit en colère et décida de punir le responsable. Mais le maître artisan ne manqua pas de lui demander de regarder attentivement le mihrab. Il était orné de muqarnas (les éléments en forme de stalactites) et de représentation d’un bouquet de fleurs. Grâce à un jeu d’ombres et de lumière, les éléments de décor se transformaient à une image du khan. Abdullazizkhan fut si stupéfait par le savoir-faire des artistes qu’il décida d’abdiquer le trône et se livrer à des prières et la construction de la médersa resta inachevée.

Construite en face de la médersa Ulugh Beg (1417) quelques siècles plus tard, ensemble, elles constituent aujourd’hui un aspect architectural unifié de Boukhara. C'est avec le début de la construction de la médersa Abdulazizkhan que le développement de l'architecture de l'Asie Centrale connut son élan, permettant aujourd’hui de prendre connaissance des compétences et des acquits des maîtres du passé.

Faisant partie du centre historique de Boukhara, la médersa Abdulazizkhan fut incluse en 1993 dans la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

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